Source de l’image:https://www.inquirer.com/news/move-untangling-tragedy-philadelphia-police-bombing-fire-destruction-20250520.html
Le 13 mai 1985, les événements tragiques entourant la tentative d’éviction de MOVE à Philadelphia ont bouleversé une communauté entière.
Les autorités de la ville, en tentant d’éradiquer le groupe MOVE, ont mené une opération qui a fini par se transformer en un désastre.
L’ancienne journaliste du Daily News, Linn Washington, se souvient de ce jour comme d’un moment de terreur, où les forces policières ont utilisé tous les moyens à leur disposition pour déloger les membres de MOVE de leur quartier général.
Au cours de cette opération, une bombe a été larguée sur la maison de MOVE, déclenchant un incendie qui a tué 11 membres de MOVE, dont cinq enfants, et détruit 61 maisons dans le quartier de West Philadelphia.
Washington se remémore avoir été réveillé en pleine nuit par un appel qui l’invitait à se rendre sur les lieux : “Linn, ça va exploser. Rends-toi ici.” Il savait immédiatement de quoi il s’agissait.
En arrivant sur les lieux de la maison au 6221 Osage Avenue, il a été frappé par l’ampleur de la situation.
Les forces de police étaient omniprésentes, et un son de coups de feu et d’explosions résonnait dans l’air.
Le chaos était tel que Washington a dû se protéger sous une voiture alors que les balles pleuvaient.
“C’était comme une guerre, pas une simple arrestation”, a-t-il déclaré.
En effet, la police a tiré environ 10 000 balles sur la maison en seulement 90 minutes.
Les pompiers ont également utilisé près de 600 000 gallons d’eau pour tenter de détruire le bunker de MOVE sur le toit.
Les membres de MOVE, dont Ramona Africa, ont témoigné de l’avalanche d’eau et des lacrymogènes utilisés contre eux.
La journée a continué à se dégrader alors que la police a ignoré les appels à la négociation de leaders communautaires, maintenant des échanges de tirs qui ont bloqué toute possibilité d’un règlement pacifique.
Lorsque la police a décidé de recourir à un explosif C-4 d’une puissance meurtrière, une décision fatidique a été prise.
À 17h27, un policier a largué une bombe sur la maison.
Bien que la police ait affirmé que l’utilisation d’un tel dispositif était ancrée dans la nécessité tactique, il est difficile de concevoir ce qu’ils espéraient réaliser.
Ce qui a suivi était un incendie ravageur.
Washington se souvient que la première fumée qui s’est échappée était insignifiante, mais rapidement, le feu s’est emparé de la maison et a commencé à se répandre dans tout le quartier.
Malgré les hurlements des voisins pour que les pompiers interviennent, la réponse a été lente, voire inexistante.
Les autorités ont décidé de ne pas combattre l’incendie, craignant pour la sécurité de leurs équipes face à MOVE.
C’était une négligence de la part des fonctionnaires de la ville, témoignant d’un manque flagrant de responsabilité.
Le maire de Philadelphia, Wilson Goode, a prétendu qu’il avait écouté les recommandations de ses commandants sur le terrain sans intervenir lui-même.
Les membres de MOVE, piégés à l’intérieur, ont fait des tentatives désespérées pour fuir le bâtiment en flammes, mais la police a nié ces tentatives.
Ramona Africa et un jeune garçon, Birdie, ont été les seuls survivants à échapper aux horreurs qui se développaient sous leurs yeux.
Les cris de douleur et de désespoir des membres de la communauté ont été couverts par le bruit de la destruction, et ceux qui ont perdu leur maison sont restés perplexes et en colère.
Les habitants des rues voisines ont vu leurs vies, leur rêve américain, s’effondrer en un instant.
Au total, 61 maisons ont été détruites et plus de 250 personnes ont été laissées sans abri.
Le désespoir et la colère ont cédé la place à des manifestations de colère, non seulement contre MOVE, mais contre les forces de police et le gouvernement.
Les journalistes présents, y compris ceux de couleur, ont subi la colère des résidents qui ressentaient le besoin de cibler quelqu’un après le désastre.
La tragédie de MOVE a soulevé de nombreuses questions sur la brutalité policère, la sécurité publique et les droits de l’homme.
Les survivants de cette nuit noire et les témoins ont juré de ne jamais oublier les atrocités de cette journée et continuent de demander justice.
Les retombées de ce jour tragique sont encore ressenties dans la communauté, renforçant des appels à la justice sociale et au changement systémique.
L’héritage de ce qui s’est passé ce jour-là persiste, entraînant un examen critique des actions de la police et des autorités de la ville face à des situations tendues.
Cinq enfants sont morts ce jour-là, sans pouvoir échapper à la violence qui s’est abattue sur eux.
Le combat pour la reconnaissance de cette tragédie et une éventuelle responsabilité judiciaire se poursuit alors que la mémoire de cette journée est toujours vive et pertinente.
MOVE n’était pas simplement un mouvement ; c’était une communauté.
Leurs voix, leur vie et leur droit d’exister n’ont pas été entendus, et leurs histoires continuent d’être racontées.
Il est impératif que les nouvelles générations apprennent de cette tragédie pour éviter qu’une telle horreur ne se reproduise.
La question demeure : comment une journée censée aboutir à la justice a-t-elle conduit à une telle tragédie?
C’est le reflet des luttes qui perdurent, non seulement à Philadelphia, mais dans tout le pays, alors que les combattants pour les droits civiques luttent encore pour un changement authentique et la reconnaissance de la douleur de ceux qui ont été touchés par la brutalité.
Le récit de MOVE représente la lutte constante pour la justice et l’égalité dans une société profondément imparfaite.
Il est essentiel de garder cette mémoire vivante pour soutenir ceux qui continuent à se battre pour leurs droits et leur dignité.
À travers la douleur et la perte, une demande de compassion, de responsabilité et de changement émerge, rappelant à tous notre humanité partagée.
Alors que nous continuons à avancer, nous devons nous rappeler que chaque vie perdue compte et que l’histoire de MOVE est une représentante des luttes de tant d’autres dans la quête d’une société juste.
Ces événements tragiques doivent servir d’avertissement afin que l’histoire ne se répète jamais.