Source de l’image:https://www.inquirer.com/news/move-untangling-tragedy-cobbs-creek-neighborhood-osage-avenue-bunker-20250506.html
Le 13 mai 1985, un événement tragique se produisit à West Philadelphia lorsque les autorités locales décidèrent de permettre un incendie dévastateur après le bombardement de la maison du groupe MOVE dans la rue Osage.
Les tensions avaient escaladé depuis l’arrivée de MOVE dans le quartier de Cobbs Creek, perturbant la vie des résidents de cette communauté majoritairement noire et de classe moyenne. Des anciens voisins se remémorent les tensions croissantes entre MOVE et les résidents de la rue Osage, alors que le groupe adoptait de nouvelles tactiques de perturbation, y compris l’utilisation de haut-parleurs, la présence de vermine, et la création d’un bunker comme moyen de pression pour faire libérer leurs membres emprisonnés.
La série de podcasts intitulée “MOVE : Démêler la Tragédie” est une production du Logan Center for Urban Investigative Reporting du Klein College de l’Université Temple, en collaboration avec The Philadelphia Inquirer.
Le podcast commence par un avertissement de contenu, indiquant que la série contient des descriptions d’abus, de traumatismes et un langage grossier. Tyree Johnson, un résident du quartier depuis 53 ans, partage ses souvenirs de la communauté avant que la situation ne se détériore avec l’arrivée de MOVE.
Il se rappelle d’une époque où la rue était paisible, habitée par des familles avec de nombreux enfants, où les gens se connaissaient et où les enfants jouaient ensemble.
Cependant, à partir de 1981, lorsque les membres de MOVE ont emménagé dans la maison de Louise James au 6221 Osage Avenue, le cadre de vie a rapidement changé. Les enfants de MOVE, souvent vêtus de vêtements en lambeaux et ne recevant pas d’éducation, suscitèrent l’inquiétude de leurs voisins. Tyree évoque une scène où il a vu des enfants fouiller dans une poubelle pour se nourrir.
À mesure que la situation s’aggravait, MOVE commença à utiliser des haut-parleurs pour exprimer leurs revendications, alimentant ainsi le mécontentement des voisins qui se plaignaient de la pollution sonore incessante. Des voisins comme Inez Nicols et Lloyd Wilson témoignèrent de la détresse causée par les cris et les tactiques agressives de MOVE.
Il était clair que les membres de MOVE avaient un agenda ardent pour libérer leurs camarades emprisonnés, et ils étaient prêts à franchir toutes les limites pour voir leurs objectifs réalisés. Cortège de cris sur des questions personnelles et défis au monde extérieur, MOVE avait transformé la vie à Osage Avenue en un cauchemar quotidien pour ses résidents.
Avec des enfants utilisés comme instruments dans leurs protestations, la situation ne faisait qu’empirer. Des membres du voisinage comme Cassandra Carter exprimèrent leur peur face aux tactiques manipulatrices de MOVE, qui utilisaient les enfants comme boucliers humains pour leurs revendications.
Pam Africa, l’un des membres de MOVE, pensa que le âtre de leurs actions était essentiel pour obtenir la libération des membres emprisonnés. La tension culmina lorsque Louise James, la propriétaire de la maison, fut progressivement écartée de sa propre résidence par les membres de MOVE. Son inquiétude pour sa sécurité quintuple en voyant la transformation de son foyer en bunker.
Des violences physiques sur elle-même et des intimidations la poussèrent finalement à se tourner vers la ville pour réclamer l’évacuation du groupe de sa maison. En octobre 1983, elle dut quitter la maison qu’elle avait habitée pendant près de trois décennies, son appel à l’aide lui donnant une voix contre le groupe qui l’avait autrefois défendu.
Tandis que les voisins de Louise se sentaient acculés, la situation devint de plus en plus tendue. Clifford Bond, un leader du quartier, commença à collecter des signatures pour une pétition visant à évincer MOVE. Les membres du voisinage s’unirent, exposant leurs demandes au maire Wilson Goode, le premier maire noir de la ville, qui était sous pression pour réagir à une situation déjà explosive.
Cette dynamique prit une toute nouvelle tournure avec l’élection de Wilson Goode en tant que maire, alors qu’il tentait de naviguer entre les exigences de ses concitoyens et les pressions du groupe MOVE. En janvier 1985, Louise James fit une déclaration déchirante sur la possibilité d’une évacuation, prévoyant des conséquences mortelles pour les enfants et les membres du groupe en cas de confrontation.
Les tensions culminèrent dans une déclaration de guerre tacite entre MOVE et la ville, alors que les membres du groupe se barricadaient et s’armaient en prévision d’un affrontement avec les forces de l’ordre. La présence d’animaux errants, de déchets et la propagation de vermine dans le quartier avaient déjà érodé la patience des voisins. Des journalistes comme Maida Odom commencèrent à couvrir les événements, constatant que les citadins avaient perdu patience face à ce qu’ils appelaient la tyrannie du haut-parleur et de l’absence d’hygiène.
À la fin du printemps 1985, le tissu social de ce quartier en particulier était déjà irrémédiablement déchiré. Les voisins se retrouvèrent dans une lutte acharnée pour leur dignité, tandis que le groupe MOVE persistait dans leurs demandes avec une agressivité de plus en plus prononcée. Lors des sommets avec les médias et d’autres gens d’influence, il devint évident que les familles frustrées avaient désespérément besoin de soutien pour leurs plaintes tout en faisant face aux menaces d’escalade de violence provoquées par MOVE.
La préparation de MOVE s’intensifia, affichant une volonté d’engager une confrontation qui pourrait entraîner une tragédie irrémédiable. Cette mode de vie fondamentalement opposée à celle des autres résidents fut au cœur du climat de peur qui s’installa sur la rue Osage, où tout le monde, de Louise James à la communauté voisine, sentait le malaise croissant d’un conflit imminent.
Ainsi, le 13 mai 1985, un conflit tragique se termina par l’explosion d’un bombardement, ébranlant non seulement la rue Osage mais aussi la conscience collective de la ville de Philadelphie, éveillant le philosophe et le critique social en chacun.